Les thérapies psychocorporelles intègrent la mémoire corporelle dans leur méthode et considèrent le corps comme un élément incontournable du processus de guérison. Contrairement à la psychothérapie qui n’intègre que la parole, les thérapies psychocorporelles prennent en compte le corps. Il peut être témoin de l’histoire racontée par patient et/ou médiateur pour soulager le psychisme. Les bénéfices des thérapies psychocorporelles sont nombreux grâce à la libération des tensions et névroses que permettent l’action conjuguées d’un travail sur les plans physique, mental et émotionnel. Retour sur quelques-unes de ces thérapies psychocorporelles…
Qu’est-ce que l’approche psychocorporelle ?
Les pratiques psychocorporelles regroupent l’ensemble des approches psychothérapeutiques qui considèrent le corps comme médiateur afin d’apaiser les maux de l’esprit et libérer les émotions enfouies. Elles pensent l’individu comme un « tout » considérant le corps et l’esprit dans une synergie constante.
Cette approche vise à considérer l’échange verbal à part égale avec les manifestations corporelles associées. Elle prend en compte trois dimensions : le sens, les sensations corporelles et les émotions. Les thérapies psychocorporelles alternent ainsi la verbalisation du ressenti et le travail corporel (massage, relaxation, énergétique) afin de libérer les émotions et de comprendre la manière de somatiser, le corps étant considéré comme un langage.
A ce titre, il n’est pas rare d’entendre de la bouche d’un praticien lorsque son patient lui rapporte un évènement traumatique « Qu’est-ce que ça vous fait ? » et « Que ressentez-vous dans votre corps ? »
Quelles sont les thérapies psychocorporelles ?
S’il est courant aujourd’hui de faire un travail sur le corps au travers du yoga, du shiatsu et/ou des massages pour obtenir un mieux-être général, il convient de ne pas confondre ces approches avec un travail de thérapie basé sur la parole et sur le corps. Découvrons ici quelques-uns de ces courants majeurs.
La bioénergie
Dans les années 1950, Alexander Lowen, élève et patient de Wilhelm Reich, développe la bioénergie ou analyse bioénergétique. Sa méthode s’inscrit dans la lignée des travaux de Lowen en considérant la personne dans sa globalité : corporelle, émotionnelle, psychologique, relationnelle et symbolique. Elle allie un travail sur le corps au travers des tensions musculaires autant que sur le psychisme. Cette approche basée sur une circulation énergétique fluide vise à débloquer par le massage – entre autres techniques – les zones de tension physiques liées à des conflits non résolus, de la souffrance et des traumatismes.
La psychologie biodynamique
Gerda Boyesen, psychologue d’origine norvégienne et élève d’Alexander Lowen, fonde la psychologie biodynamique dans les années 50. Elle monte sa propre méthode inspirée du travail de la psychanalyse sur la parole et les travaux de William Reich sur la cuirasse musculaire auxquels elle ajoute sa découverte sur le psycho-péristaltisme. Elle estime que les intestins participent à la digestion et à la régulation des émotions par un processus appelé le psychopéristaltisme. Si celui-ci est entravé, alors les émotions ne peuvent être évacuées générant une accumulation d’énergie et de toxines. Le thérapeute a le choix de travailler avec plusieurs techniques dont les massages pour nettoyer le corps des émotions bloquées.
La thérapie psychocorporelle intégrée (PCI)
Créée en Californie dans les années 60 par le Dr. Jack Lee Rosenberg, cette technique intègre plusieurs approches : Gestalt, reichienne, psychologie du Soi, relations objectales. Des noms bien compliqués pour une approche globale qui intègre des exercices de respiration, de mouvement et différentes techniques corporelles douces. Comme d’autres approches, la thérapie psychocorporelle intégrée part du principe que toutes les expériences vécues se traduisent par une expérience corporelle. Ainsi, en travaillant de façon conjointe sur le corps et l’esprit, l’individu peut se libérer de ces schémas habituels et développer une plus grande présence à soi.
Quels sont les bénéfices des thérapies psychocorporelles ?
Il est difficile de répondre à cette question tant il s’agit de la façon dont chacun réagira à la thérapie. Les bienfaits des thérapies psychocorporelles peuvent néanmoins aller de la simple détente physique au traitement des traumatismes. Cette détente permet de retrouver une meilleure qualité de vie au travers d’un sommeil plus réparateur, une sensation d’énergie retrouvée ou une réduction des douleurs physiques par exemple. Si les thérapies psychocorporelles ont des bienfaits sur le corps, elles en ont aussi sur la psyché. Elles permettent de mieux gérer notre réponse au stress et de se libérer de certains comportements toxiques. Elles proposent également de mieux vivre des émotions douloureuses, enfouies ou refoulées et de traiter la souffrance qui y sont associées.
Lorsque l’on parle des thérapies psychocorporelles, il est essentiel de différencier les méthodes à médiation corporelle (yoga, shiatsu, massage, caisson d’isolation, etc.) des thérapies psychocorporelles exercées par des thérapeutes professionnels (bioénergie, psychologie biodynamique, méditation pleine conscience, EMDR, sophrologie, hypnose, etc). Si ces dernières sont indiquées dans le traitement de troubles psychologiques, elles peuvent être soutenues par des méthodes centrées sur le relâchement du corps. Le caisson d’isolation est à ce titre un excellent soutien.
